L'égalité des chances pour les jeunes placés : un défi collectif
En France, plus de 340 000 jeunes sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), dont environ 310 000 mineurs et 34 000 jeunes majeurs. Malgré l’objectif de protection, ces jeunes cumulent des inégalités sociales, scolaires et de santé, notamment liées au handicap.
Un parcours scolaire marqué par les difficultés
Les jeunes placés vivent des parcours scolaires heurtés dès le primaire. Ils sont deux fois plus souvent sans diplôme que l’ensemble des jeunes, et se retrouvent davantage sur le marché du travail et moins souvent dans l’enseignement supérieur.
Les études professionnelles courtes sont souvent suivies par les enfants placés. À 20 ans, ils sont beaucoup plus fréquemment sans diplôme que les autres jeunes, et seulement 4 % d'entre eux poursuivent des études supérieures.
À 17 ans, près d’un jeune placé sur cinq éprouve des difficultés en lecture et en écriture du français. Le handicap est un facteur aggravant : les situations de handicap sont sept fois plus fréquentes chez les jeunes placés que dans la population générale.
Un partenariat à renforcer entre l'Éducation nationale et l'ASE
La note de France Stratégie préconise de faire de la réussite scolaire un objectif prioritaire du placement, dès le plus jeune âge. Il faut également renforcer la coopération entre les professionnels de l’ASE et les équipes éducatives pour assurer un suivi éducatif cohérent et adapté aux besoins spécifiques des jeunes placés.
Parce qu’ils cumulent des vulnérabilités multiples, notamment le handicap, les jeunes placés doivent être au cœur d’une politique éducative ambitieuse. C’est à cette condition que la protection de l’enfance peut véritablement devenir un levier d’égalité des chances.
Si l'échec scolaire massif des jeunes placés ne doit pas être considéré comme une fatalité individuelle, il est le symptôme d'un échec collectif : celui d'un système qui peine à protéger et à éduquer ceux qui en ont le plus besoin.
