Flamanville : la commune la plus riche de France et son « pactole » nucléaire
La chambre régionale des comptes de Normandie a passé la gestion de Flamanville (Manche) au crible après une série de réquisitions du comptable public. À travers cet audit flash, on constate que la commune profite de finances très confortables grâce à la centrale nucléaire, un atout qui lui permet d’afficher des réserves hors norme et un budget digne d’une grande ville pour à peine 1 682 habitants.
La commune a choisi de rester indépendante et de défendre sa souveraineté face à l’intercommunalité. Mais après ? Pourquoi, entre 2016 et 2022, aucun chantier majeur n’a décollé ?
Derrière cette réponse, une réalité plus politique : « pas d’unité dans l’équipe, pas de vision claire ». Les idées existaient, mais elles restaient à l’état de dossiers dans les tiroirs. Les projets ont été mis de côté, parfois sans explication.
La centrale nucléaire est une machine à recettes. La taxe foncière sur le bâti industriel rapporte à elle seule près de 20 millions d’euros par an. Longtemps plafonné autour de 9 millions pour les deux premiers réacteurs, le produit fiscal a doublé en 2023 avec l’évolution des dotations et le démarrage de l’EPR en 2024.
Est-ce l’heure de dépenser ?
Alors, Flamanville doit-elle enfin ouvrir les vannes de l’investissement ? Pour la municipalité, la réponse est oui, mais pas n’importe comment.
Concrètement, plusieurs projets sont déjà sur la table.
L’école, d’abord, une opération de démolition puis reconstruction pour regrouper maternelle, primaire et restauration scolaire sur un seul site, pour un coût de 7 millions d’euros.
Vient ensuite le complexe sportif, évalué à 6 millions d’euros, qui doit remplacer des équipements vieillissants.
Il y a aussi le développement de l’habitat. « Il y a des enjeux forts pour la commune en termes d’offres de logement, mais aussi pour tout le territoire, face au développement économique annoncé (NDLR : avec le projet Aval du futur). »
Au-delà de ses propres chantiers, Flamanville a souhaité apporter son poids financier au collectif. Depuis juillet, une nouvelle convention l’engage à davantage contribuer au service commun du pôle de proximité Ouest Cotentin.
Si aujourd’hui, l’heure est venue d’investir, reste une inconnue. À quelques mois des élections municipales, cette orientation pourra être confirmée… ou redessinée.
