Une partie des élus guyanais boycotte l’invitation à dîner d’Emmanuel Macron à l’Elysée
Ce mardi 30 septembre, le président de la République a invité les élus d’outre-mer signataires de l’Appel de Fort-de-France à un dîner à l’Elysée pour faire le point sur les demandes d’évolution statutaire. Un rendez-vous boycotté par une partie des élus guyanais qui ne parvient pas à convaincre les participants de son intérêt.
Romain Allimant •
Il l’a annoncé au JT de 13h de Guyane la1ere, ce mardi 30 septembre : Gabriel Serville ne se rendra pas au dîner prévu ce soir à l’Elysée. « Les Guyanais sont respectables, mais nous devons être respectés » a martelé en direct le président de la Collectivité Territoriale de Guyane qui a appelé à « inverser le rapport de force ».
Une des raisons de la colère de Gabriel Serville réside dans son entretien, la veille, avec le secrétaire général de l’Elysée. « Les doléances de la Guyane ont été transmises, j’ai remis tous les documents qui étaient en ma possession, notamment le document d’orientation sur l’évolution institutionnelle. J’ai fait face à un mur d’incompréhension parce que le secrétaire général m’a fait comprendre qu’il n’était pas au courant des problématiques de la Guyane ». Un manque de considération qui a poussé le président de la CTG à boycotter le dîner prévu ce soir.
Un rapport contesté
Le député Davy Rimane, lui, entend répondre à l’invitation « en tant que président de la délégation outre-mer ». « Je serai présent ce soir pour écouter ce que le président va dire », confiait-il cet après-midi.
Le scepticisme de Davy Rimane provient du rapport « Les Outre-mer, notre défi commun », remis à l’Elysée en décembre 2024 par les deux experts Pierre Egéa et Frédéric Monlouis-Félicité. Ce texte formule 71 propositions sur les situations des Outre-mer comme celle de « distinguer trois types de collectivités, celles d’un article 73 rénové et fondé sur l’adaptation ; celles de l’article 74 définies par la spécialité ; celles de l’article 78 centrées sur une véritable autonomie normative ».
Beaucoup d’enjeux
En janvier 2025, un autre rapport avait été remis à l’Assemblée Nationale « sur l’avenir institutionnel des outre-mer » par Davy Rimane et Philippe Gosselin. « Nous estimons avoir rendu un rapport conséquent, sérieux et exhaustif. Si l’Elysée n’est pas capable de s’appuyer là-dessus, il y a un problème », lance Davy Rimane.
Beaucoup d’enjeux donc qui reposent sur un simple dîner, auquel plusieurs autres élus d’Outre-Mer ont refusé de participer, pour relancer le dialogue entre l’Elysée et des territoires qui n’ont pas l’impression que leurs revendications soient réellement considérées.