Fermeture de Bioaster : un coup dur pour la recherche française

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Fermeture de Bioaster : un coup dur pour la recherche française

La fermeture de l’institut Bioaster à Lyon, qui s’occupait de la recherche en santé, est un coup dur pour la communauté scientifique française. L’État a annoncé l’arrêt définitif de son financement, ce qui a provoqué la décision de fermeture de l’institut.

Créé en 2012, Bioaster était un institut unique dédié à la santé, résultant d’un rapprochement entre l’Institut Pasteur et Lyonbiopôle. Il comptait plus de 400 projets de recherche collaboratifs et avait attiré des chercheurs venus de 17 nationalités différentes.

Un modèle public-privé fragilisé

Le modèle de cofinancement entre l’État et les industriels fondateurs s’est révélé vulnérable aux cycles économiques. Les contributions des industriels étaient limitées aux projets qui les impliquaient directement, tandis que les revenus tirés des prestations ou services restaient insuffisants pour compenser le retrait progressif du soutien public.

La décision de l’État

L’État a justifié sa décision en estimant que l’État avait rempli son rôle de soutien. Cependant, cette position est jugée incohérente au regard des promesses affichées ces dernières années sur le renforcement de la recherche publique et la souveraineté sanitaire.

La décision a été prise sans étude de transition ni mécanisme de sauvegarde, provoquant un choc dans la communauté scientifique. Le gouvernement a officialisé à l’été 2024 la création d’un nouveau Biocluster pour l’Innovation en Maladies Infectieuses (BCF2I), doté de 60 millions d’euros sur cinq ans.

Conséquences durables

La fermeture de Bioaster provoque une dispersion rapide des compétences. Les 91 salariés concernés, dont une majorité de scientifiques, sont placés en PSE sans solution de réintégration.

Cette situation intervient alors que les menaces sanitaires globales s’intensifient. Bioaster avait contribué activement à la réponse à la pandémie de COVID-19 et son rôle dans la recherche sur les thérapies antimicrobiennes était reconnu à l’échelle européenne.

Instabilité chronique

L’affaire Bioaster illustre plus largement les limites du système français d’innovation. L’État a investi 120 millions d’euros dans l’institut depuis sa création, avant d’injecter 60 millions supplémentaires dans une structure concurrente.

La disparition de Bioaster intervient alors que la France affirme vouloir renforcer ses capacités en biotechnologies et en recherche en santé. Ce démantèlement affaiblit la position française face à la concurrence américaine, chinoise ou suisse.

La fermeture de l’unique IRT santé envoie un signal négatif aux chercheurs, aux industriels et aux partenaires européens. Elle prive le pays d’un outil stratégique dans un secteur où la constance et la durée sont essentielles.

Au-delà de Bioaster, c’est l’ensemble du Biodistrict lyonnais qui est fragilisé. Avec la disparition de cet acteur-clé, la dynamique de recherche en microbiologie perd un moteur structurant.

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