Le lycée de Bourg-Achard : un chantier à rebondir après des débacles techniques
La nouvelle est tombée comme une pierre dans l’eau. À la veille de la réunion publique du vendredi 26 septembre 2025, les habitants de Bourg-Achard (Eure), près de Pont-Audemer, et les parents d’élèves ont appris que le futur lycée international Louis-de-Broglie à Bourg-Achard, toujours inachevé, allait devoir être en partie démoli puis reconstruit.
- Chantier à l’arrêt à cause de fissures
- Vers une déconstruction partielle
- L’ambiance était lourde, faite d’impatience et d’inquiétude.
- Qui paie la facture ?
- Le chantier du lycée doit rouvrir en 2027
- Le gouvernement est engagé dans cette affaire
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Vendredi soir, à 18 h 45, le gymnase Mohamed-Chabane de Bourg-Achard était plein. L’ambiance était lourde, faite d’impatience et d’inquiétude. Depuis des mois, le chantier du futur lycée nourrit autant d’espoirs que de frustrations. Les familles, qui attendaient un établissement moderne et ambitieux pour leurs enfants, se retrouvent face à une réalité implacable : le bâtiment n’ouvrira pas avant 2027, soit trois ans de retard sur le calendrier initial.
De gauche à droite : Sylvain Bonenfant, président de l’intercommunalité Roumois Seine, Hervé Morin, président de la Région Normandie, Vincent Guerrand, directeur général adjoint aux ressources, et Frédérique Bureau, directrice des bâtiments régionaux.
À la tribune, Hervé Morin, président de la Région Normandie, s’était déplacé en personne, entouré de Vincent Guerrand, directeur général adjoint aux ressources, de Frédérique Bureau, directrice des bâtiments régionaux, et de Sylvain Bonenfant, président de la Communauté de communes Roumois Seine.
Chantier à l’arrêt à cause de fissures
Les premières explications sont revenues sur l’origine du blocage. Quatre poutres maîtresses du bâtiment central, longues de plus de vingt mètres, ont été découvertes fissurées, ainsi que plusieurs poteaux. C’est précisément dans cette zone que se trouvaient l’entrée principale, les locaux administratifs et la salle des professeurs : autrement dit, le cœur névralgique du lycée. Dans ces conditions, impossible d’envisager une ouverture sans mettre en danger la sécurité des futurs usagers.
Un habitant a émis l’hypothèse d’un incident lors du chantier : « Une grue aurait pu déposer une palette complète de matériaux sur les poutres, provoquant leur affaissement. » Une idée rejetée par la directrice des bâtiments régionaux, Frédérique Bureau. Selon elle, le problème est plus profond : « La dalle n’a même pas été coulée, les poutres ne supportent pas encore la totalité des charges. »
Vers une déconstruction partielle
Depuis avril 2024, une expertise judiciaire est en cours pour déterminer les responsabilités et les solutions techniques possibles. Pendant longtemps, l’idée de réparer les poutres a été étudiée. Mais la réalité s’impose peu à peu : cela semble irréalisable.
L’ambiance était lourde, faite d’impatience et d’inquiétude.
Qui paie la facture ?
L’autre sujet brûlant reste celui du financement. Le chantier du lycée Louis-de-Broglie représente déjà 66 millions d’euros d’investissement. Le président de Région a été catégorique :
Le chantier du lycée doit rouvrir en 2027
Les responsables ont assuré que la démolition partielle puis la reconstruction ne retarderont pas les travaux. De plus, le financement des travaux sera assuré par les entreprises et les assurances impliquées dans ce projet.
Hervé Morin a tenté de se montrer rassurant : « Le lycée verra le jour et il sera digne des ambitions que nous portons pour vos enfants. » Mais pas avant 2027.
Les riverains, qui attendent une résolution rapide du chantier, ont exprimé leur colère et leur lassitude face à ce retard.
Le gouvernement est engagé dans cette affaire
Hervé Morin a clôturé la réunion en réitérant son engagement pour mener le projet à son terme : « Je comprends votre colère. Mais croyez-moi, nous irons au bout. Ce lycée sera prêt à accueillir vos enfants dès que possible. »
La tension a été palpable tout au long de la soirée. Les habitants de Bourg-Achard attendent une solution définitive.